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Image de Toa Heftiba
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Etre ambassadeur de son entreprise : pour quoi faire ?

Lorsque j'ai décidé d'intégrer Neoma en 2013, j'étais totalement obnubilée par une chose : son classement. Cette guerre des chiffres était au cœur des discussions… Et de nos décisions d'étudiants. Et je dois le reconnaître : mon diplôme m'a ouvert de nombreuses portes. Persuadée que l'Etudiant, SIGEM et autres classements faisaient leur loi, je ne me suis jamais intéressée aux communications relayées par les équipes de communication Neomiennes.

 

Avec les années, j'ai réalisé que les classements fluctuaient d'années en années, et que l'idée selon laquelle les RH se basaient sur le dernier classement pour déterminer la qualité d'un diplôme était tout simplement naïve. En échangeant avec eux, j'ai compris une chose primordiale : ce n'était pas tant le classement qui comptait, mais la réputation de mon école au fil des années. Et sur quoi se fonde cette réputation ? Sur ce qu'en disent ses membres et ses partenaires. Sur ce que je pouvais en dire moi, donc. Et c'est parce que mon école avait bonne réputation que mon diplôme était attractif pour les entreprises. En somme : j'avais un pouvoir direct sur ma propre attractivité auprès des entreprises que je convoitais.

L'employee advocacy, c'est aussi simple et intuitif que cela : une relation gagnant-gagnant, où le collaborateur contribue à l'image de marque de son entreprise … Pour renforcer sa propre marque personnelle.

 

Rendre son entreprise visible, c'est se rendre visible soi-même. 

Google, Facebook, LinkedIn… Des noms prestigieux qui font rêver de nombreux candidats en quête d'un emploi. Et tous ont en commun quelque chose de primordial : une culture d'entreprise forte, que les collaborateurs sont fiers d'incarner. Si on y réfléchit bien, nous sommes tous ambassadeurs de nos entreprises : à un dîner entre amis, à notre famille, à nos proches en général… Répondre à la simple question "alors ton nouveau job : tu t'y plais ?", c'est déjà contribuer à l'image d'entreprise. N'avez-vous jamais eu une mauvaise image d'une entreprise parce qu'un proche vous a relaté une mauvaise expérience lorsqu'il y était ? Et n'avez-vous jamais été fier de dire que vous travailliez dans une entreprise valorisée en société ?

 

Dans mon cas, le parallèle est évident : m'accorderiez-vous autant de crédibilité si j'incitais mes collaborateurs à prendre la parole sur LinkedIn sans la prendre moi-même ? En fait, cela est vrai pour tous les cœurs de métiers : un commercial qui partage les actualités de son secteur paraîtra nécessairement plus crédible et informé qu'un commercial silencieux, un manager qui partage son avis sur le management beaucoup plus engagé qu'un manager silencieux qui ne valorise jamais ses équipes…Comme j'en parlais lors d'un précédent article, les réseaux sociaux ne sont plus un simple moyen de garder contact avec nos proches : ils sont notre premier vecteur de communication et construisent notre réputation. 

 

Pas encore convaincu ? Prenons l'exemple d'une nouvelle arrivée dans l'équipe. L'une des premières questions posées suite à un recrutement est "de quelle entreprise vient-il /elle ?" Pourquoi ? Parce que la réputation de l'entreprise impacte directement l'image que nous nous faisons de cette nouvelle recrue : une entreprise prestigieuse ? Alors il doit être vraiment compétent. En somme, la réputation de l'entreprise agit sur la réputation du collaborateur recruté avant même que celui-ci ne mette un pied dans l'entreprise. ​Vertigineux n'est-ce pas ? Parti de ce postulat, il semble difficile de soutenir que la réputation de son entreprise ne nous impacte pas très directement. 

Comptes Instagram emplis de photos chiadées, stories avantageuses, … Qu'attend-on pour sauter le pas aussi dans le milieu professionnel ?

 

🙅‍ "Je suis très bien dans mon entreprise actuelle, je n'ai pas besoin d'être visible" 

Qui a dit que construire sa marque personnelle n'était utile que dans la perspective de changer d'emploi ? "Pour les gens privés de travail, la plus grande souffrance est souvent celle d’une perte d’identité et d’un manque de lien social." confiait Jean-François Dortier, fondateur de la revue Sciences Humaines lors d'une interview Welcome To The Jungle. Notre métier est donc directement lié à notre identité : il détermine la façon dont les autres nous perçoivent (qui n'a jamais été impressionné par une carrière prestigieuse ?) et nous donnent de la crédibilité auprès de nos pairs. Inspirer confiance permet de solidifier nos relations avec nos partenaires, de potentiels clients, nos équipes … Bref, cela permet entre autre d'asseoir notre expertise. C'est d'ailleurs sur ce principe que repose la notion de Social Selling : 78% des vendeurs qui utilisent les réseaux sociaux s'en sortent mieux que les vendeurs classiques *. Construire sa marque personnelle, c'est donc aussi valable lorsqu'on ne souhaite pas changer d'entreprise.

 

🗣 "Ce que j'ai à dire n'est pas intéressant"

Le piège, c'est de penser que nous n'avons rien à dire. D'abord, parce que ce qui est en réalité une expertise nous semble d'une simplicité extrême. Et c'est justement parce que cela nous semble si simple qu'il est important de le partager à ceux pour qui ça ne l'est pas. Partager sur la réalisation d'un beau projet, d'un moment important de notre vie, de sujets qui nous intéressent (directement reliés à l'entreprise… ou non, d'ailleurs) : c'est autant de contenus qui pourraient trouver facilement un public. Et si vous en doutez encore, posez-vous cette simple question : pourquoi consultez-vous les réseaux sociaux ? Pour prendre des nouvelles de vos proches, de leurs grandes étapes de vie ? Pour échanger avec eux sur des thématiques qui vous tiennent à coeur ? Pour apprendre des choses ? Pour faire de la veille ? Et bien devinez quoi : c'est aussi pour cela que vos contacts se connectent sur les réseaux. Alors, qu'attendez-vous pour leur partager ces contenus ?

 

😥  J'ai peur de desservir mon entreprise ou de lui donner l'impression que je veux partir

Les chiffres LinkedIn sont sans appel : 3% des employés partagent des contenus de leur entreprise sur les réseaux sociaux, mais ils génèrent 30% des interactions sur leurs publications. La portée augmente de 571% lorsque le contenu est partagé par les employés par rapport à un contenu partagé uniquement par un compte de marque. Rien que ça. Vous l'aurez compris, les avantages pour une entreprise sont extrêmement nombreux. Mais parfois, il est difficile de sauter le pas aussi du côté employeur. Lors de mon premier emploi, j'ai eu l'occasion de proposer des interviews à certains de nos collaborateurs pour parler de leur métier et de la culture d'entreprise. Et c'est sans surprise que les propositions de chasseurs de tête ont commencé à arriver dans la messagerie de ces jeunes Talents, sous le regard inquiet de nos RH. Pour autant, "pour vivre heureux, [devrions-nous vivre] cachés"? L'Employee Advocacy ne peut fonctionner que lorsqu'elle est conçue comme telle : une relation gagnant-gagnant. Une entreprise qui demande à ses collaborateurs de prendre la parole sur leur expérience en entreprise pour accroître sa visibilité se doit d'accepter que ses collaborateurs soient, de fait, plus visibles eux aussi. C'est une condition intrinsèque à la réussite d'un tel programme, et c'est ainsi qu'un programme d'employee advocacy devrait toujours être conçu. L'objectif n'est pas de faire de ses ambassadeurs une pâle copie du compte institutionnel d'entreprise. Car s'il y a bien une chose qui est recherchée sur les réseaux sociaux, c'est de l'authenticité et de la proximité. Une fois que l'on a compris cela, ona compris l'essentiel : il n'y a pas meilleur ambassadeur que celui qui parle de ce qu'il aime.

 

Alors désormais, plus d'excuse : et si vous franchissiez (enfin) le cap ?
 

 

*d'après une étude salesforlife

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